Classé Audio Fifteen

Un seigneur oublié

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I-INTRODUCTION.
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Un peu d’histoire :

Mike VIGLAS a décidé en 1979  de collaborer avec l’ingénieur David REICH pour fonder Classé Audio.
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Mike savait travailler dur et aimait créer des solutions.
Jeune immigrant grec débarqué à Montréal au Canada, Mike ne disposait que de peu d’argent, mais il avait en revanche beaucoup d’énergie et de détermination.

Amoureux de son pays d’accueil, Mike a su créer les opportunités année après année, pour bâtir son succès et la réputation internationale de la marque.

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Leur premier amplificateur, le DR-2, vit le jour en 1980.

Ce modèle est d’ailleurs toujours cité, sur le site de Classé Audio, comme point de départ de l’aventure Classé Audio: rapportez-vous à la page « À propos de nous ».

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C’était un amplificateur stéréo de 25 W fonctionnant en classe A, et qui inspira le nom de la toute nouvelle société.

Mais ne vous y trompez pas: malgré ses « seulement 25W », le DR-2 était un « très gros bébé » à la façon des Mark Levinson ML-2: des appareils comme on n’en fait plus, depuis que ce sont les directeurs financiers qui conçoivent les appareils, en lieu et place de concepteurs/ingénieurs compétents.

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Quelques photos du Classé Audio DR-2:

Vue intérieure:

Vue arrière de 3/4:

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D’autres modèles suivirent, et Classé acquit rapidement une réputation à la fois de fiabilité, mais également de son ouvert, naturel et fidèle.

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Des dizaines d’autres séries furent fabriquées par la suite.

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Jusqu’au rachat par B&W qui a renommé l’entité tout simplement Classé.

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Aujourd’hui, nous nous intéressons à la gamme commercialisée juste après les DR (DR pour Dave Reich).

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Les schémas ont été améliorés et la conception a été assurée par un autre ingénieur.

D’ailleurs la plaque située au-dessus des condensateurs de puissance le prouve !:

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II-PRÉSENTATION DU CLASSÉ AUDIO FIFTEEN.

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C’est un très bel amplificateur en classe A/B, délivrant tout de même 175W sous  8 ohms !.

Sa conception est typique des années 1990, similaire sur de nombreux points à ce que l’on retrouve sur les Threshold de Nelson PASS, et autres gros amplis à transistors:

    • une alimentation surdimensionnée au centre, transformateur et condensateurs de puissance.
    • des rampes de transistors des 2 côtés,
    • et de gros radiateurs pour refroidir le tout…

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Très simple et facile à maintenir tout en ayant la possibilité de changer facilement les composants en cas de panne.

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Ne passez pas à côté de cette remarque qui peut sembler anodine, car ce n’est actuellement plus le cas; si un gros ampli récent tombe en panne, les cartes seront changées car non réparables facilement en raison de la présence de composants CMS (SMD en anglais)…

Et si la carte n’est plus disponible, je vous laisse finir la phrase.

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Bien évidemment les directeurs financiers vous diront que c’est tant mieux, mais pas nous.

Voir note 1 en fin de paragraphe.

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On trouve donc ici:

    • un transformateur est d’1 kVA.
    • 80.000 µF de condensateurs de puissance: c’est du sérieux.
    • 5 transistors + 5 transistors en dessous  de chaque côté.

 

Un produit conçu pour durer comme les anciens Threshold de la belle époque.

D’ailleurs l’implantation des composants est vraiment similaire !.

Voici une photo de la face avant :

et une vue de la face arrière : bornier pour fourches uniquement

Photo de l’intérieur :

 

Note 1: Messieurs les directeurs financiers, à force de pousser à l’économie, vous avez rendu impossible la fabrication d’appareils nobles et durables comme l’industrie savait les faire (et saurait toujours les faire).

Ayant moi-même des compétences en électronique, je peux vous assurer que fabriquer des appareils durables et de qualité, ne coûterait pas beaucoup plus cher au final. 

Avec pour conséquences immédiates: une amélioraton de l’image de marque, et bien sûr une amélioration de la qualité des produits, toutes choses bénéfiques à la rentabilité d’une entreprise sur le long terme. Messieurs les actionnaires, si vous voulez vous enrichir davantage et sur la durée, il faut penser autrement…

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Note 2: je ne m’autorise bien sûr pas à penser que mes compétences électroniques puissent ne serait que s’approcher de celles d’un directeur financier, car chacun a bien compris qu’un financier est plus compétent que les autres, quel que soit le domaine dont on parle, surtout si ce n’est pas le sien…

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III-CONFIGURATION D’ÉCOUTE.

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Comme toujours, notre protocole de test reste inchangé, avec la configuration que nous utilisons depuis fort longtemps.

Vous disposez ainsi d’une base stable de comparaison entre les différents appareils testés sur Threshold Lovers.

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IV-ÉCOUTE.
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L’écoute a été faite sur le Système de Référence 2, l’amplificateur Bedini a donc été retiré pour la durée du test de cet appareil.
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Notre ampli avait un défaut: le Bias et l’Offset étaient mal réglés. Et ça, à l’écoute, ça ne pardonne pas !
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Le réglage précis a été possible grâçe au SAV de Classe Audio. Bravo d’ailleurs, car la réactivité des fabricants sur un de leurs anciens produits est en général catastrophique, à de rares exceptions près…
Donc une fois le Bias et l’Offset réglés, on attend que ça chauffe: un ampli à transistors a impérativement besoin d’un temps de chauffe pour « s’ouvrir ».
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Première écoute: c’est un son totalement nouveau que nous découvrons.
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Grave puissant et propre, medium et aigu fins, mais pas aussi fin que sur le Metaxas comme référence, mais un grain très agréable, sans avoir sur les « forte » un rabotement des extrêmes aigus (écrêtage).
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C’est un bon début.
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Accordons-nous donc 2 heures de chauffe supplémentaire, le temps de déjeuner (!), puis retournons à notre écoute. 
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Et là, surprise, l’amplificateur est méconnaissable.
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Davantage de matière sur le médium, enfin une spatialisation de folie, un grave encore plus précis et beau tout en étant détouré.
Les auditeurs sont bouche bée !
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Surprenant qu’après cette chauffe, l’amplificateur soit devenu aussi performant…
Surprenant ? pas vraiment, car tous les (bons) amplificateurs à transistors nous ont fait ce coup là, y compris nos références comme les Threshold en classe A par exemple.
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En tout cas , bravo au concepteur !
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Nous sommes là en présence d’un très bel amplificateur méconnu, qui mérite d’être acheté et gardé à vie.
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Évidement, on n’arrive pas à un Accuphase A-75 mais le prix en occasion est tellement faible qu’il serait idiot de s’en priver pour une écoute quotidienne, y compris en été car la chaleur dissipée est dérisoire pour une telle puissance.
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Son alimentation est visiblement surdimensionnée, puisque sa puissance double sous 4 ohms, pour atteindre 350W.
Cette caractéristique de puissance est, elle aussi, commune à tous les bons gros amplis à transistors.
Cet ampli est donc une aubaine au prix où on le trouve en occasion.
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V-CONCLUSION.
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Un très beau produit comme on n’en fait plus, sauf à pouvoir investir plus de 20 k€.
Chapeau pour le son hors norme et tellement génial.
Technologie simple mais efficace comme autrefois.
Vive l’ancien Classé Audio.

Points positifs:.

  • prix dérisoire
  • son magique
  • beau grave
  • puissance infinie
  • fabrication

Points négatifs:

  • lourd
  • quasiment introuvable
  • sav à voir mais technologie simple

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Article écrit par Florent – Décembre 2023