Accuphase DC61

C’était mieux avant…

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I-INTRODUCTION.

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Depuis plusieurs années, j’ai eu l’opportunité d’écouter un certain nombre d’appareils de la marque ACCUPHASE.

Leur site en français se trouve ici: Accuphase en français, et pour nos lecteurs étrangers le site en Anglais ici: Accuphase en anglais.

En particulier les gros modèles en classe A/B, les DAC, les drives ainsi que les premiers modèles en classe A de moins de 45W.

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Force est de reconnaître que je n’ai jamais été enthousiasmé par les associations et les sons que génèrent ces machines.

De plus leur look est très (trop ?) « tape à l’oeil » à mon goût, avec une face avant de couleur dorée.

Le prix élevé de ces appareils peut s’associer à un côté « bling-bling » qui plaira à certains souhaitant expliqer à leurs amis l’investissement réalisé…

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Le dernier écouté de la gamme Accuphase DAC était l’ACCUPHASE DC37 qui ne m’a pas plus du tout. Notre expérience sur des dizaines de DAC, a quasiment toujours montré que « nouvelles technologies de puces » ne signifie pas, -et très loin de là-, une meilleure qualité de son au final.

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Aujourd’hui nous testons à un ancêtre de la gamme, l’ACCUPHASE DC61 produit à partir de 1996.
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L’excellence nippone au service de la musique

En 1972, deux frères : Naikachi et Jiro Kasuga, quittent KENWOOD pour fonder leur propre société de  produits audio : Kensonic.

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Les inévitables compromis induits par une production de masse en vigueur chez KENWOOD ne répondaient plus à leur vision « idéale » de la reproduction sonore.

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Pendant la première année, une équipe d’une douzaine de personnes a travaillé dans l’appartement de Jiro près de Tokyo et, en 1973 les trois premiers produits sont lancés sous la marque ACCUPHASE:

  • le tuner T-100,
  • le préampli C-200
  • et l’ampli de puissance P-300.

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Leur conception et leur fabrication sans compromis ont été immédiatement récompensées par plusieurs prix prestigieux.

La même année, Accuphase déménage à YOKOHAMA dans des locaux plus adaptés… dans lesquels ils se trouvent toujours aujourd’hui !

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Accuphase ne cherche pas l’expansion à tout prix, loin de là.

Leur effectif actuel, de l’ordre de 80 personnes, est quasiment le même qu’à leurs débuts; une de leur devise est : « un petit nombre de talents exceptionnels ».

Ces 80 personnes conçoivent et produisent « seulement » 5.000 appareils à la qualité de fabrication absolument irréprochable chaque année.

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Chaque appareil est vérifié après chaque étape de montage, et Accuphase a l’un des programmes de contrôle qualité les plus sévères au monde.

Chaque produit est testé individuellement, après au minimum 24 heures de fonctionnement.

Accuphase est une marque de produits Hi-Fi légendaire à plusieurs titres:
  • C’est d’abord l’une des très rares marques à continuer de proposer des amplis fonctionnant en pure classe A, avec tout ce que cela représente en termes de musicalité.
  • Ensuite, l’entreprise a une culture absolue du « zéro défaut », avec une fiabilité quasiment sans équivalent, toutes marques confondues, dans le monde entier.
  • Enfin, cette exigence et cette excellence technique ne sont qu’un moyen, intégralement au service de la musique.

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II-PRÉSENTATION DE L’ACCUPHASE DC61.

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Comme d’habitude chez ACCUPHASE, la façade dorée.

Sur cet ancêtre de 1996, on note déjà la « patte » de la marque avec les superbes afficheurs rouge et vert bien lisibles.

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La fabrication est hors norme (une religion chez Accuphase) car cet appareil a maintenant 28 ans et n’a pas pris une ride !

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Aucune réparation n’a jamais été nécessaire, et il marche excellemment.

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Durant cette période j’étais accro à la marque WADIA. Et j’avais un WADIA 850 avec des puces PCM 1702.
J’en ai encore un excellent souvenir.

Et, ô miracle, notre ACCUPHASE DC61 est équipé de ces mêmes puces, mais en plus grand nombre 12 au total !, ce qui signifie 6 par canal.

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Voici les spécifications constructeurs, que nous donnons par curiosité, puisque nos lecteurs fidèles savent parfaitement qu’elles ne préjugent pas de la qualité sonore finale:

  • MMB type DAC 20 bits linéaire et très peu de bruit de fond
  • Pas de jitter avec boucle PPL
  • Haute précision en sampling
  • MD REC permet d’enregistrer de n’importe quelle source
  • 4 filtres internes modifiables
  • 12 x PCM 1702, 6 par canal

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Pour mieux sentir l’appareil dont nous parlons, voici une photo de la face avant :

Comme à son habitude superbe lisibilité avec du rouge et du vert au niveau de l’afficheur:

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Voici une photo de la façade arrière :

On y remarque avec joie des sorties symétriques sur connecteurs XLR: on adore !

Hélas pas d’entrée optique au format ST (le meilleur) que les Directeurs Financiers se sont empressés de remplacer par du TOSLINK plastiques, depuis qu’ils sont devenus experts en électronique…

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Voici une photo de l’intérieur :

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Connectique pléthorique mais pas de fibre ST !

Évidement pas d’USB, ni de high-res, c’est du pur 20 bits linéaire.

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III-CONFIGURATION D’ÉCOUTE.

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Comme toujours, notre protocole de test reste inchangé, avec la configuration que nous utilisons depuis fort longtemps.

Vous disposez ainsi d’une base stable de comparaison entre les différents appareils testés sur Threshold Lovers.

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IV-ÉCOUTE.
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L’écoute a été faite sur le Système de Référence 2, notre DAC habituel ayant été retiré pour la durée du test de cet appareil.
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J’ai eu une certaine appréhension en voyant cet ACCUPHASE DC61.
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Je me suis dis «encore un DAC que nous allons écouter pour rien », puisque les 30 années de tests d’écoute nous ont appris que les doigts de nos mains suffisent amplement pour compter les DACs qui sont vraiment musicaux…
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Pourtant en me remémorant les écoutes de mon WADIA 850 et ensuite WADIA 860, c’était vraiment d’un très haut niveau.
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Et miracle, le son si remarquable de l’époque ressort de cet appareil.
Mais attention, il a lui 12 puces au lieu de 2.
Et superbement géré, bravo ACCUPHASE.
C’est un bolide qui a de la matière qui accélère fort et qui a une image sonore et une ampleur gigantesque.
De plus les instruments sont très bien focalises et en 3D.
Que demander de plus.
Une meilleure définition mais pourquoi ?
C’est amplement suffisant.
Pour les générations actuelles, il est « has been » car pas de possibilité de l’utiliser en USB ou avec un fichier high-res, soit.
J’ai aussi beaucoup aimé les fins de notes qui s’éternisent et le grave dantesque et propre.
Euh, je commence a beaucoup apprécier cet ancêtre.
Par comparaison avec WADIA 9, Théta DS Pro Gen V, Mark Levinson ML35, chacun a sa particularité dans le très haut de gamme.
Celui-ci est le bonbon gourmand mais, oh combien addictif.
Une véritable merveille des temps anciens.
Parmi les 10 meilleurs au monde.
Bravo à ACCUPHASE qui malheureusement a cédé aux sirènes de la technicité, ce que je peux comprendre mais les ingénieurs ont-ils écoutés cet ancêtre de chez ACCUPHASE.
Certainement pas car ils sont trop jeunes les nouveaux ingénieurs geek: écoutez donc ce que votre entreprise produisait il y a quelques décennies, et vous comprendrez ce que c’est qu’un DAC musical !!… Ecoutez-le juste pour savoir…
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Dommage ça permettrait de faire attention à la technologie des puces de conversion: les 32 bits ne valent rien musicalement parlant par rapport aux puces 16 ou 20 bits, et les futures 64bits ne nous font pas saliver: nous parions qu’elles ne seront pas  meilleures que les puces de 1996, et au contraire très nettement inférieures…
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C’est décevant pour notre futur si proche.
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A bon entendeur
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V-CONCLUSION.
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Je n’aurais jamais imaginé qu’un DAC ACCUPHASE délivre un tel son.
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Ceci prouve qu’il faut essayer/écouter/tester sans relâche du matériel récent et ancien.
La fabrication hors pair, la connectique est hélas privée d’une entrée optique au standard ST.
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Et quel son !!
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L’écouter, c’est l’adopter.

Points positifs:.

  • Qualité de fabrication
  • SAV
  • son moelleux et harmonieux
  • rapidité des attaques
  • ampleur magistrale
  • puces PCM 1702 R/2R

Points négatifs:

  • pas d’entrée ST, et ça ce ne n’est pas pardonnable surtout vu sa date de sortie (le standard ST, démocratisé par WADIA, était déjà LA référence incontestée).
  • pas d’USB, et c’est davantage pardonnable car à sa sortie, le standard USB n’existait pas.
  • pas de résolution > 16 bits, mais on s’en moque puisque 99% de nos discothèques sont en 16 bits / 44.1 kHz.
  • lourd et encombrant: ce serait plutôt un gage de qualité.

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Article écrit par Florent – Décembre 2024.