Lamm 2.2

Comme je suis toujours en quête d’amplificateurs d’exception, j’ai l’opportunité cette fois d’essayer les blocs mono Lamm 2.2 du constructeur américain mondialement connu.


L’essai a été réalisé sur le système de référence 2. (voir le lien écoute dans la partie articles- tests)


A ma disposition, j’ai trois amplificateurs kaut de gamme pour les comparaisons.
Un THRESHOLD SA3.9e modifié, un KRELL  KSA-50 MKII et des blocs mono JADIS JA80.

 

Les bloc monos Lamm font partie de l’élite actuelle des productions audio.

Voici un bloc, vu de dessus, le transfo blindé se trouvant dessous.

 

Le Lamm vu de derrière

 
 
 
 
 

Ils sont encensés dans toutes les revues et ont presque systématiquement 20/20. Ces blocs sont assez légers, vers 32kg pièce, et sont des hybrides. Ils comportent un tube driver 6922. Ils ont une puissance de 220 watts dont 41 watts en classe A.

 

Dès le premier regard, on comprend que l’esthétique n’est pas le fort des blocs mais ils ressemblent beaucoup à des MARK LEVINSON ML-2 en plus grand.
La construction est vraiment superbe.

Maintenant passons à l’écoute.

 
 
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1) Prise + pour le préamplificateur et sélecteur en position 1-6 ohms.

Notre système de référence #2 est très exigeant avec des Apogee DIVA dont le rendement n’excède pas 87dB.

Ces enceintes transcrivent tous les défauts très rapidement et sont donc particulièrement redoutables lors des tests de matériel.

 

Le temps de chauffe de ces amplificateurs LAMM est en prendre en considération: 2 heures minimum se sont avérées nécessaires pour pouvoir mener une écoute approfondie; ils ne sont pas les seuls dans ce cas, mais c’est un peu élevé.

On remarque immédiatement une absence de grain sur les voix et sur tout le spectre.

Deuxième remarque immédiate: la profondeur est vraiment superbe.

 

Pour le reste, je suis un peu « triste » car la musicalité globale n’égale vraiment pas celle des deux autres amplificateurs que nous préférons et qui sont le THRESHOLD et le KRELL (les JADIS étant éliminés d’office car incapables de « tenir » correctement les rubans pour cause de puissance insuffisante).

 

Sur ces LAMM, la rapidité est là mais elle n’est pas idéalement répartie. Le grave ne génère pas d’enthousiasme même s’il est très présent.
J’attendais de la part de ce produit une magie qui n’est pas venue….

 

L’association avec les autres maillons et en particulier les enceintes Apogee n’est pas à la hauteur, même si le constructeur montre et prouve par des tests que les LAMM supportent bien les 1 ohm avec 600 watts.

J’ai essayé de nombreux CD avec beaucoup de forté et de passages musicaux complexes, et là encore le passage au delà de 8 kHz s’entend vraiment. Est-ce le passage de la classe A vers la classe A/B ? mystère.

En comparaison, le THRESHOLD parait avoir 2000 watts de puissance alors qu’il ne dispose que de 70 watts tout en offrant une définition et un phrasé sublimes. Le KRELL est encore plus nerveux et procure une attrait indéniable sous les 100 Hz.

 

 

2) Prise + pour le préamplificateur et sélecteur sur la position 6-16 ohms.

 

Dans cette configuration, l’amplificateur se libère enfin. Il devient musical !. Il perd 90% de son acidité dans le haut du spectre, et on pourrait estimer que sa musicalité n’est plus que 20% inférieure à celle de mes références (THRESHOLD et KRELL). Précédemment c’était plutôt 70% en moins….

J’ai mis beaucoup de temps à passer vers cette configuration parce qu’elle ne semblai pas « tomber sous le sens », dans la mesure où mes Apogee font 4 ohms d’impédance moyenne.

En regardant la documentation LAMM, je découvre que le « high impédance » accepte 14.84 amps en pointe sous 4ohms, alors que l’on tombe à 10.49 A en position « low impédance ». Idem pour le « clipping » avec 44.72 amps (HI) et 39.5amps en (LO).

Cela confirme donc une fois de plus que mes enceintes ont besoin de beaucoup de courant.

 

 

3) Préampli

 

J’ai de la chance car le JADIS JP80MC me permet de modifier la musicalité grâce à l’entrée ligne qui utilise des tubes 12AX7, équipée à l’origine de tubes Telefunken des années 60.
En mettant des tubes plus ronds et moelleux (Sovtek), l’acidité régresse encore mais ce n’était toujours pas suffisant.

 

 

4) Support

 

Les LAMM, comme les Formules 1, ont besoin de toutes les attentions et en particulier pour leur support.
Prière de ne pas les mettre au sol.
Avec un support même simple, type planche de bois, le résultat regagne en profondeur, largeur et précision.

En conclusion, ces blocs mono doivent certainement faire les délices des propriétaires de matériel plus conventionnel avec des haut-parleurs dynamiques  et un rendement supérieur à 90dB mais ne conviennent pas aux rubans !.

Il est vrai que la production actuelle ne procure que très peu d’amplificateurs de référence.

Donc si vous ne trouvez pas de THRESHOLD ou KRELL d’occasion, vous aurez les LAMM en troisième position.

 

 

Points positifs:

 

  • construction
  • performant sur les micro-signaux
  • ne chauffe pas
  • très silencieux (bravo)
  • pas de grain dans le son, très beau sur les voix, fins de note excellentes
  • profondeur extrêmement belle
  • très doué sur les musiques douces à faible volume

Points négatifs:

 

  • au delà de 8kHz, changement de caractère, il devient acide, est-ce le basculement en classe A/B (?) ou support absent.
  • grave moyen
  • définition moyenne
  • temps de chauffe long, plus de 2 heures pour atteindre la stabilité des timbres
  • violon et piano moyens à cause du basculement vers 8kHz
  • prix exorbitant en Europe

 

 
 

 

Article écrit par Florent (provence13 sur le Forum).